vrijdag 11 september 2015

Zondagmiddag Buitenveldert

My next contribution here is a French translation of the song Zondagmiddag Buitenveldert, written by Dutch writer, poet, translator and journalist Michel van der Plas in 1969. The song, which was performed by Dutch singer and comedian Frans Halsema, is about a newly-constructed neighbourhood in the city of Amsterdam. 

Zondagmiddag Buitenveldert (Frans Halsema; author: Michel van der Plas)


Buitenveldert, un dimanche après-midi

C'est un dimanche après-midi.
Buitenveldert s'est éclairci.
Les hauts immeubles sont léchés.
L'espace entre-eux est nu, ouvert.
Un gars et son amie marchent vers
nulle part; seuls, amoureux, glacés.
La zone herbeuse de la supérette
est trop fraîche et beaucoup trop nette,
coincée par l'asphalte encadrant.
Il dit: «Je veux te faire l'amour».
Elle n'entend pas; le bruit rend sourd
d'un DC-9 atterrissant.

Des hommes qui miment des films muets
regardent sans but par leurs fenêtres
jusqu'au début de l'émission.
Ils suivent, par dessus le programme télé,
- le temps, ils veulent le tuer -
le couple dans le décor en béton.
La fille dit: «Je t'aime beaucoup».
Le gars pense: «Je veux le faire, mais où?»
Tout cela est très frustrant.
Il plante ses ongles dans sa main
quand un objet poursuit son chemin:
un DC-9 rasant.

À cet endroit, errant d'ennui,
il pense: «On peut la prendre ici
sous tous les yeux des bons voisins».
Elle pense: «Ces bâtiments là-bas,
seront-ils prêts quand on se mariera?»
Mais Dieu sait que ce temps est loin.
Dimanche après-midi, sans cesse.
Dans toutes ces demeures sans richesse
on craint l'orage approchant.

Les deux se couvrent sous un porche
des pluies, des vides, des coups d'oeil proches.
On vient d'allumer les lumières.
À quatre heures trente, on pose les verres.
On sort pour acheter des frites.
Et Buitenveldert voit la fuite
d'un DC-9 bruyant.

maandag 25 juli 2011

Moly

By way of intermezzo, I hereby present a translated poem by Thom Gunn instead of Philip Larkin. I translated this poem into Dutch for a Facebook competition and decided to make life even more difficult for myself with this French translation. Some of my choices here coincide with the choices I made for the Dutch version. In some other cases I was happy to be able to stay closer to the original (the pig still has eyelashes here ;-)) or introduce some nice French terms with an additional connotation ("cochon" and "cochonnerie" represent certain moral values too). I am pleased with the result where it concerns metre and rhyme. I managed to stick to the iambic pentameter and the paired rhyme scheme, with only one half rhyme (perroquet-habité), like in the original English version, and a possible second such case (morfal-spéciale). For the rest, I am open to any suggestion to improve this version. To read the original, click on the link below.


Moly

Cauchemar bestial. Ébrouement. Lève-toi!
Debout. Quelle peau de bête eut-elle pour moi?

Crapaud visqueux, en rut continuel,
Ou chien servile, bavant pour femme cruelle,

Ou chat qui joue avec sa proie aimée,
La torture sans fin, mais ne veut pas la manger.

Loup, teigne, âne, requin, puce, perroquet.
Quels germes, quelles foules grouillantes m'ont habité.

Poil de cochon et drôle d'espèce de peau.
Ni griffes, ni pattes palmées: j'ai des sabots.

Quelles masses ont avalé toute la raison?
Je suis bien dégueulasse: je suis cochon.

Seulement mes yeux cillés me rendent humain.
Mes dents lacèrent. Regarde mon grand groin.

Je mords toute chose: racine, fil, boîte d'étain.
Si pas peureux, je mangerais un humain.

Oh, j'ai déjà reçu la chair de l'homme.
J'aimais les risques. La cochonnerie m'assomme.

Je fouille et fouille, je semble être un morfal.
C'est vrai, mais j'ai besoin d'une plante spéciale.

Menez-moi, dieux, à moly, l'herbe magique.
Car tous vos changements sont magnifiques.

Chaque feuille et pousse contient la chair élue.
La fleur laiteuse et la racine noire, fourchue.

Je veux m'élever de cette geôle lardeuse
Aux titres d'humain et de vie respectueuse.

Je pousse mon grand museau dans l'herbe verte.
Et rêve la fleur que je n'ai pas découverte.


(Hopefully even better now thanks to the kind suggestions by Aurore Van De Winkel)


zaterdag 2 juli 2011

Annus Mirabilis

While trying to translate this poem, I became very much aware of the cultural differences between the puritan England of the earlier twentieth century and the much more broad-minded and relaxed France of the time. As far as structure is concerned I felt forced to deviate from the original metre at times and squeeze in a few more syllables (occasionally making it dactylic or anapestic rather than iambic). Fortunately, Larkin himself was not always a stickler in this department either ;-) I believe I managed to retain the overall rhythm and flow of the poem. Where it comes to an accurate rendering of the content and the adequacy of the French phrasings, I'd gladly listen to other people's comments.

Annus Mirabilis (written in 1967; from the collection High Windows, first published 1974)

Annus Mirabilis

Les rapports sexuels ont commencé
En mille neuf soixante-trois
(c'était tellement tard pour moi) -
Entre la fin du cas Chatterley
et le premier Beatles LP.

Jusqu'à ce moment, il y avait seulement
Une espèce de maquignonnage,
Avec un anneau comme le gage,
Et la honte pour chaque adolescent
Qui s'étendrait sans barrages.

Mais soudain la dispute s'est terminé:
Les sentiments se convergeaient,
Et chaque vie devenait
Un jackpot garanti et dérisqué,
Un jeu qu'on va perdre jamais.

Donc la vie était surexalté
En mille neuf soixante-trois
(mais juste trop tard pour moi) -
Entre la fin du cas Chatterley
et le premier Beatles LP.


zondag 19 juni 2011

Ce soit le vers

This is probably Larkin's best-known and most-quoted poem. I've been wrestling with both rhyme, metre and content in this one (had to settle for some options that differ from the original phrasings). Also I am not sure about the correctness of some of my French phrases. The floor is open to discussion!

Again: click on the link below to read the original.

This Be The Verse (written around April 1971; from the collection High Windows, first published 1974)

Ce soit le vers

Ils te couillonnent, tes chers parents,
Sans le vouloir, mais ils le font.
Ses fautes, ils t'en donnaient souvent
Et en ajoutent, ces maudits cons!

Mais ils connaissent ce jeu aussi,
Commis par plein d'anciens idiots,
Qui a leurs tours sont sérieux-gris
Et autrement se battent en gros.

Les gens se donnent toutes graves misères.
C'est comme une érosion bizarre.
Faut qu'on évite le similaire:
N'aie pas d'enfants, ni tôt ni tard!


zaterdag 11 juni 2011

Les hautes fenêtres

Bonjour mes chers amis!

Welcome to my poetry translation blog. Always a keen admirer of the noble art of translation, I propose to try my hand at some poetry translations into French. Since I am a professional English, though not French translator, I welcome all the feedback you could possibly give me, so that one day, I might turn from an avid amateur into a "traductrice respectable".

My first attempts will be French renderings of the work of the English poet Philip Larkin (1922-1985).

Note: I did not study (or as much as look at) any existing translations of the poems in question. All of the stuff below is my very own plodding. ;-)

You can find the English originals by clicking on the poetry title links in every message.



High Windows (completion date: 12 February 1967; from the collection entitled High Windows, published 1974)

Les hautes fenêtres

Quand je regarde un couple d'ados
Et je suppose qu'il la baise et elle
Prend la pilule ou porte un diaphragme,
Je sais que c'est le paradis

Dont tous les âgés ont rêvé toutes leurs vies--
Les liens et les gestes poussés de côté
Comme une moissonneuse-batteuse datée,
Et tous les jeunes prennent le grand toboggan

Au bonheur, infiniment. Je me demande si
Il y a quarante ans, on m'a regardé
Et a pensé: Ce sera la bonne vie;
Plus de Dieu, ni d'angoisses dans l'obscurité

À cause de l'enfer et tout ça, ou d'être forcé de cacher
Ce qu'on pense du curé. Lui et sa troupe
Sont tous condamnés à prendre le grand toboggan
Comme des putains d'oiseaux liberés. Et immédiatement,

Plutôt que des mots, il me vient l'image des hautes fenêtres:
Le verre qui comprend le soleil,
Et au-delà, le ciel d'un bleu profond, qui montre
Rien, qui est nulle part, qui est infini.