My next contribution here is a French translation of the song Zondagmiddag Buitenveldert, written by Dutch writer, poet, translator and journalist Michel van der Plas in 1969. The song, which was performed by Dutch singer and comedian Frans Halsema, is about a newly-constructed neighbourhood in the city of Amsterdam.
Zondagmiddag Buitenveldert (Frans Halsema; author: Michel van der Plas)
Buitenveldert, un dimanche
après-midi
C'est un dimanche après-midi.
Buitenveldert s'est éclairci.
Les hauts immeubles sont léchés.
L'espace entre-eux est nu,
ouvert.
Un gars et son amie marchent vers
nulle part; seuls, amoureux,
glacés.
La zone herbeuse de la supérette
est trop fraîche et beaucoup
trop nette,
coincée par l'asphalte
encadrant.
Il dit: «Je veux te faire
l'amour».
Elle n'entend pas; le bruit rend
sourd
d'un DC-9 atterrissant.
Des hommes qui miment des films
muets
regardent sans but par leurs
fenêtres
jusqu'au début de l'émission.
Ils suivent, par dessus le
programme télé,
- le temps, ils veulent le tuer -
le couple dans le décor en
béton.
La fille dit: «Je t'aime
beaucoup».
Le gars pense: «Je veux le
faire, mais où?»
Tout cela est très frustrant.
Il plante ses ongles dans sa main
quand un objet poursuit son
chemin:
un DC-9 rasant.
À cet endroit, errant d'ennui,
il pense: «On peut la prendre
ici
sous tous les yeux des bons
voisins».
Elle pense: «Ces bâtiments
là-bas,
seront-ils prêts quand on se
mariera?»
Mais Dieu sait que ce temps est
loin.
Dimanche après-midi, sans cesse.
Dans toutes ces demeures sans
richesse
on craint l'orage approchant.
Les deux se couvrent sous un
porche
des pluies, des vides, des coups
d'oeil proches.
On vient d'allumer les lumières.
À quatre heures trente, on pose
les verres.
On sort pour acheter des frites.
Et Buitenveldert voit la fuite
d'un DC-9 bruyant.